MALVERSATIONS ET DÉTOURNEMENTS DE DERNIERS PUBLICS EN CÔTE D’IVOIRE
Face aux belles performances et aux prouesses économiques que réalise le pays, il faudra désormais adjoindre, une autre prouesse, celle des malversations et des détournements de derniers publics.
La gestion des fonds publics en Côte d'Ivoire soulève de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne l'utilisation des ressources pour des projets d'envergure. Aujourd'hui, de nombreux scandales entourent la gestion des affaires de l'État sous le régime actuel, suscitant des interrogations sur la transparence et la responsabilité. Près de 500 personnes ont été inculpées pour corruption, enrichissement illicite, blanchiment, détournement de derniers et titres publics, a rapporté le secrétaire général de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), Henri Augustin Aka, au cours d'un point presse. . . . . . . . . . . . , le vendredi 16 juillet 2021 à Abidjan.
QU'EST-CE QU'UN DÉTOURNEMENT DE FONDS ?
Le détournement de fonds est une forme de fraude financière où une personne utilise des fonds qui lui ont été confiés pour des fins autres que celles pour lesquelles elles étaient destinées. Au plus, autrement dit, le délit de détournement de fonds publics désigne le fait par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargé d'une mission de service public de détruire, détourner ou soustraire un acte, ou un titre ou des fonds publics ou privés, ou effets, pièces ou titres en locataire lieu, ou tout autre objet qui lui a été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission. Ainsi, le détournement de fonds publics est l'opération illégale qui consiste à utiliser des sommes ou des titres appartenant à la collectivité à des fins autres que l'intérêt public. Ou encore, les détournements de fonds publics se produisent lorsque des personnes en charge de la gestion des ressources publiques utilisent ces fonds à des fins personnelles ou pour des activités illégales, en violant leur obligation de les utiliser dans l'intérêt public. Les auteurs peuvent être des employés, des cadres, des fonctionnaires ou même des prestataires externes. Cette infraction peut se produire dans divers contextes, notamment dans les entreprises privées, les organismes publics, les organisations à but non lucratif et les institutions financières.
QUELS SONT LES TYPES DE DÉTOURNEMENTS DE FONDS ?
Nous pouvons en ressasser quatre (4), à savoir :
Le détournement d'actifs: Cela inclut le vol direct d'argent ou d'autres de l'organisation. La Facturation frauduleuse : Elle implique la création de factures pour des biens ou services fictifs, ou l'augmentation artificielle des montants sur les factures réelles.
La Manipulation comptable: C'est altérer les états financiers pour dissimuler le détournement de fonds, ce qui peut inclure l'omission de transactions ou la fausse déclaration de dépenses.
L'utilisation personnelle des fondsrevient à utiliser les fonds pour des dépenses personnelles, telles que les voyages, les loisirs ou les achats personnels.
QUELLES SONT LES MÉTHODES DE DÉTECTION ?
La détection des détournements de fonds peut être complexe, mais certaines méthodes et signes peuvent aider à les identifier. On peut user entre autres des Audits internes et externes : Les audits réguliers peuvent révéler des anomalies financières et des irrégularités. À côté des audits, il faut aussi qu'il y ait une séparation des fonctions : Assurer que différentes personnes sont responsables de la gestion, de l'autorisation et du comptage des fonds. Tout en instituant une surveillance des transactions : Mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter des transactions inhabituelles ou suspectes. Mais aussi encourager le signalement des lanceurs d'alerte : Encourager et protéger les employés qui signalent des comportements suspects ou des fraudes potentielles.
COMMENT PRÉVENIR LES DÉTOURNEMENTS DE FONDS ?
Le détournement des derniers publics est devenu monnaie courante dans notre société d'aujourd'hui c'est pourquoi il faut des solutions préventives afin de réduire cette mauvaise pratique voire arriver à une société sans détournement. En effet, la prévention des détournements de fonds nécessite une approche proactive et une culture d'intégrité. C'est pourquoi il faut éduquer et former les employés et fonctionnaires sur les pratiques éthiques, les politiques de l'organisation et les signes de fraude. Tout en établissant et faire respecter les politiques rigoureuses concernant la gestion des fonds et la surveillance financière. Il serait bien intéressant d'utiliser les technologies de l'information et de la communication pour surveiller et sécuriser les transactions financières.
Promouvoir un environnement où les employés ou les fonctionnaires se sentent à l'aise de signaler des comportements suspects sans crainte de représailles.
QUEL SORT POUR LES ACTEURS DES MALVERSATIONS ET DETOURNEMENTS DE FONDS ?
Nous constatons sans attente que les auteurs des détournements de fonds sont justes révoqués de leurs fauteuils mais aussi les journalistes qui tentent de dénoncer ces actes illégaux sont poursuivis au détriment des fautifs.
Selon le code pénal ivoirien en ses articles 467 nouveau et 468, l'abus de confiance est puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 300.000 à 3.000.000 de francs. De ce fait, le détournement de derniers publics implique une responsabilité pénale.
Le limogeage, seule sanction. En effet, les auteurs des détournements sont justes éjectés de leurs fonctions. Aujourd'hui, l'argent des citoyens fait l'objet de braquage chaque jour au point de devenir un générique quand on parle de détournement. Face à ces pratiques inciviques on s'attendait à des sanctions qui pourront servir d'exemple afin de dissuader toute personne qui tentait de s'adonner à cette pratique. Mais hélas, au lieu de véritables et réelles sanctions nous assistons sans embage au limogeage des auteurs comme seule sanction. Ou encore le jeu de fauteuil c'est-à-dire faire changer de poste à l'individu sans toutefois l'exposer à de réelles sanctions. Le comble c'est que les dénonciateurs (journalistes) de ces mauvaises pratiques se retrouvent eux-mêmes poursuivis au détriment des auteurs. L'on pourrait dire en toute évidence qu'ils sont encouragés par la quasi impunité dont bénéficient les autres. Autant on est sidéré par la célébrité avec laquelle la justice enquête, juge et condamne quand il s'agit d'affaires politiques, autant on est abasourdi par la lenteur que met cette même justice pour boucler les enquêtes liées aux détournements de derniers publics avérés. Les exemples sont légions.
Il y'a quelques années, la presse a fait état de dizaines de milliards de francs CFA disparus au Guichet unique. La disparition de montants aussi colossaux sans conséquences judiciaires fermes crée un climat de méfiance et de frustration parmi les citoyens. Ces affaires mettent en lumière des défis persistants liés à la lutte contre la corruption et la gestion efficace des ressources publiques. Le fait que l'État ait dû emprunter pour combler le déficit causé par ces malversations ajoute une couche de complexité, car cela implique que les citoyens sont indirectement responsables du remboursement de dettes contractées pour couvrir des fonds qui ont été détournés. Cette situation souligne l'importance d'une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques, ainsi que la nécessité de sanctions appropriées pour dissuader de telles pratiques à l'avenir.
Pour obtenir des réponses et encourager un changement positif, il serait crucial que la société civile, les médias et les instances judiciaires continuent de faire pression pour des enquêtes approfondies et des actions concrètes afin de rendre des comptes à ceux qui ont contribué à ces pertes financières. .
Le contrôle de la gestion de la fortune publique constitue un aspect majeur dans la conduite et le pilotage des politiques publiques. Il représente à la fois un enjeu politique, économique, financier et de gestion important ; et traduit la volonté de protéger la fortune publique et surtout de s'assurer que les ressources de l'État sont utilisées à des fins souhaitées ; afin de limiter les atteintes pertinentes de la faute de gestion et du détournement.
Recours à des emprunts crédits et pour combler les vides laissés par les détournements. Tout cela se répercute sur le panier de la ménagère. S'il est indéniable qu'au plan macro-économique le pays fait des avancées, il n'en demeure pas moins que l'envers de la médaille est moins reluisant. Le quotidien des ivoiriens rime toujours avec la cherté de la vie, et la paupérisation omniprésente. Au-delà des effets d'annonce que constituent leur limogeage, ils doivent subir la rigueur de la loi après un procès, et être obligés de rendre ce qu'ils ont frauduleusement soustrait au peuple, qui " ne voit même plus le diable pour tirer sa file d'attente ". Ne pas le faire est une première à l'impunité, qui est inacceptable.
Ainsi va le pays.
Mais arrive le jour où l'ivraie sera séparée du vrai.
MERCI DE NOUS AVOIR LU ET LAISSÉ VOS REACTIONS EN COMMENTAIRE.
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