Un hommage spécial à un immortel authentique

Professeur Francis Wodié, à jamais dans nos têtes, dans nos esprits et surtout dans nos cœurs !

Un hommage spécial à un immortel authentique
Le Professeur Agrégé de droit, siégeant à la Cour Constitutionnelle en tant que Président
Un hommage spécial à un immortel authentique

"Le droit personnifié" ou "le génie du droit" ou encore "celui qui transcende la discipline juridique" ou "la lettre et l'esprit du droit, en personne"... ce sont tant de dénominations, surnoms, attribués à son éminence Francis Vangah WODIÉ, par ses filleules (ses héritiers intellectuels) ou par ses collaborateurs...

Décédé le 03 juillet de l'an dernier, Francis Vangah WODIÉ fut un géant parmi les hommes, doté d'un intellect particulier, d'une pédagogie et d'une morale indéfectible. Son engagement inébranlable pour le droit et ses notions fondamentales, résonne encore et pour toujours comme un hymne dans les cœurs des juristes de divers horizons surtout de ceux des ivoiriens... Les hommages à son endroit, en tant qu'enseignant de haut rang, illustre juriste, homme politique et même en tant que leader charismatique, ne cessent de se multiplier.

Parmi cette myriade d'honneur, à lui rendus, nous espérons nous illustrer par cet argumentaire. Nous ne sommes pas les plus légitimes en la matière, mais c'est l'occasion pour nous d'exposer notre admiration pour ce grand homme de lettre et d'esprit qui a marqué l'histoire de tout les domaines qu'il a côtoyés. Nous vous invitons, par ce texte, à découvrir l'univers impétueux du légendaire Francie Vangah WODIÉ, homme aux multiples facettes. Ceci est un hommage... 

... À UN GÉNI DU DROIT

Le Doyen Wodié comme on l'appelait, était réputé pour ses compétences intellectuelles en droit. Son nom est d'une renommée nationale, continentale et même mondiale en droit tant dans la théorie que dans la pratique de ladite discipline. Il fut d'ailleurs nommé meilleur professeur d'origine africaine dans une université française, tel que le méritait l'érudit passionné de son art "le droit", qu'il fut. 

Sa réputation dans le domaine du droit a sûrement commencé dès ses premiers jours sur les bancs. On a entendu dire qu'il avait un sens de la compréhension très aiguisé et un gout prononcé pour la lecture et surtout pour son domaine de prédilection : le droit en général et le droit public en particulier. Il est même reconnu à ce titre comme le premier professeur ivoirien agrégé de droit. On se souviendra toujours de lui comme "celui pour qui le droit n'avait pas de secret" comme nous le rappelle toujours Le Professeur Bléou Martin, son plus proche et fidèle disciple. 

Il a fait long feu en temps que professeur de droit public, spécialiste du droit constitutionnel, et a fait l'honneur de sa patrie sous plusieurs autres cieux. Il a formé la majorité des grands juristes ivoiriens sinon tous, surtout les publicistes qui ne cessent d'en faire les louanges.

Pour les générations actuelles, Francis Wodié a marqué positivement les esprits et demeure une figure emblématique du droit notamment en Côte d’Ivoire et en Afrique. Il était autant adoubé pour son travail abattu, toujours bien fait. 

... À UN TRAVAILLEUR ACHARNÉ

Le Doyen Francis Wodié occupa plusieurs fonctions, à titre politique, administratif et même social, dans le système ivoirien, celui de l'afrique et même ailleurs dans le monde. Partout on parle de ce grand juriste de formation comme étant un amoureux du travail bien fait qui prenait du plaisir à s'adonner à de nouvelles activités surtout lorsque cela contribuait efficacement, de quelque façon que ce soit, à influencer les mentalités de ses confrères ou à former la relève après lui, la génération à venir. 

À titre administratif, en plus d'avoir été enseignant à la faculté de droit, il occupa, avec brio, les fonctions de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche technologique de 1998 à 1999, de président du Conseil constitutionnel du 25 juillet 2011 au 3 février 2015. À ces différents postes, notre illustre n'a jamais badiné avec le travail. C'est d'ailleurs pour cela qu'il était autant apprécié par ceux qui lui confiait des tâches que par ses collègues et par ceux qui bénéficiaient de son exceptionnel savoir faire. 

Au titre de ses activités politiques, le Doyen fut député de 1990 à 1995 et également président d'un parti politique de l'opposition appelé "parti ivoirien des travailleurs" (PIT), qu'il fonda en 1990. C'est en cette dernière qualité qu'il fut triple fois candidats aux élections présidentielles en Côte d'Ivoire. Malheureusement, il n'obtint jamais l'opportunité de faire valoir ses compétences de leader et de chef à la tête d'un État. 

Comme on l'a dit plus haut, il était un excellent Professeur et même quand il occupait d'autres postes, il offrait son savoir aux étudiants avec la même passion, vigueur, rigueur et ardeur. On l'assimile à un travailleur acharné puisqu'il en était un invétéré, et ce jusqu'à son dernier souffle. Certains ont tendance à dire qu'il ne se fatiguait pas à réfléchir ni à travailler. Il y prenait plaisir. 

... À UN MODEL IMMORTEL

"On a une génération de personnes qui ont bu un peu le lait, pas de Wodié directement, mais le lait de ceux qu’il a encadrés. On pourrait parler de la 3ème et de la 4ème génération et nous en sommes là parce qu’il a fallu qu’il y ait quelqu’un, une personne qui commence et que le fleuve s’élargisse." Comme le disait le professeur GADJI Abraham, Doyen de la faculté de Droit de l’université FHB, lors de la cérémonie d'hommage à l’ex-président du Conseil constitutionnel Francis Wodié, rendue par les universitaires. 

Il a été, est et sera toujours considérée comme un model de réussiste, un model à suivre, une icône pour tous ceux qui voudraient connaître un succès comme le sien. L'histoire de sa vie présente un grand parcours inspirant. Il est passé par toute les situations et émotions qu'un être humain pourrait vivre, de l'humiliation au rejet avant de parvenir à l'admiration, l'élévation. 

En effet, Francis Wodié, militant au sein de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France, fut rapatrié en Côte d'Ivoire pour son syndicalisme, où il fut harcelé pour les mêmes raisons, puis emprisonné en 1962. À sa sortie de prison, il commença à enseigner le droit en 1966, puis fonda le SYNARES (le Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur) dans les années 1970. Exilé en Algérie en 1973, il revint en Côte d'Ivoire comme Doyen de la faculté de droit, puisqu'il avait été agrégé de droit en France, pendant son exil. Et lorsque le multipartisme fut enfin institué en Côte d'Ivoire, il créa son parti politique sus mentionné. 

Avec un tel parcours, il y a de quoi être un model immortel pour une multitude de génération. Reconnue pour son histoire inspirante et pour son intellect indéniable, Le Doyen Francis Vangah Wodié était également respecté par ses compères pour ses valeurs qu'il a toujours conservé. Il ne s'est jamais laissé pervertir par d'autres principes et est resté fidèle à ses convections. 

On va finir sur ces mots du Professeur émérite BLÉOU Martin, la même cérémonie d'hommage: «Le doyen Wodié était particulièrement brillant, mais je dois dire qu’en dépit de cette haute stature intellectuelle, il était hautement respectueux des autres, respectueux de la liberté d’autrui, respectueux d’une manière générale des autres, il était d’une discrétion exquise, et lorsque l’on prend part à des visites à travers l’Afrique ou à travers le monde, on est quelque peu séduit par les assauts de politesses que lui rendent aussi bien des politiques que des universitaires.»

Hommage à un Homme pour qui le droit n'avait pas de secret encore moins le droit constitutionnel ;

Hommage à un homme valeureux, un éternel savant, un excellent formateur et un leader charismatique !!!