De l'iconicité du wax
De la confection à la commercialisation sans oublier la transformation et l'utilisation, l'univers du wax s'illustre comme un grand empire du design dans la mode et l'art. En effet, diverses entreprises dans plusieurs pays sont spécialisées dans la confection de ce tissu. Ainsi, il existe des pagnes de différentes qualités (le wax, le védomè, le chivi, le print) et des marques provenant de Hollande, d'Angleterre, d'Afrique et de Chine, certaines égalant le wax et d'autres avec de moins bonne qualité.
Textile de coton aux couleurs vives et aux motifs complexes imprimées selon une technique à la cire, le wax, également appelé imprimé africain, wax hollandais ou parfois ankara, est mondialement reconnu comme typiquement « africain » car massivement utilisé en Afrique de l'Ouest pour se vêtir au quotidien par les populations. Selon son origine, le wax est dit « hollandais », « anglais », « africain » ou « chinois ».
Ainsi, le wax, du fait de sa diversité d'origines, peut revêtir différentes propriétés, facettes et caractéristiques en fonction de sa provenance. Il n'en demeure pas moins l'un des plus grands projets d'envergure de notre aire qui s'érige en une véritable source d'inspiration pour la jeunesse.
I. LE WAX: UN PRODUIT DE SOURCES DIVERSES
A. UN PRODUIT D'ORIGINE ESSENTIELLEMENT INDONÉSIEN
En réalité, le wax est originaire d'Indonésie, précisément du batik de Java. Importée au 19e siècle par les Anglais et les Hollandais cette technique consiste à recouvrir le motif original avec de la cire, teindre le tissu d’une couleur et le rincer afin d’éliminer la cire. À l'époque, ces nations y détenaient plusieurs colonies et leur acquisition de l'idée de conception du wax visait la conquête du marché indonésien du batik de Java en produisant rapidement et à faible coût en Europe grâce à l’industrialisation du textile.
Toutefois, les deux colonisateurs ne parvint pas à conquérir le marché du batik. En effet, la copie du modèle javanais fut accusés d’être de mauvaise qualité dû aux nombreuses imperfections. Alors, après cet échec, ceux-ci se tournèrent vers l’Afrique afin d’écouler leur production.
Parmi leur clientèle, des soldats Ghanéens qui ramenaient chez eux, le tissu typique d’Indonésie, vendu comme un produit unique avec des imperfections parfaites dû aux irrégularités de la technique d’impression.
Les Hollandais, puis les Anglais, constatant l’engouement et la forte demande, se lancèrent dans la production du wax, au point d'en détenir le monopole jusqu'aux moments où les pays africains commençaient à s'y essayer également.
B. UN PRODUIT AFRICAIN PAR VULGARISATION
Ce tissu très apprécié et prisé par la communauté africaine surtout en Afrique de l'Ouest, rencontre un véritable succès. Suite à cela, les Hollandais ont multiplié la production en masse de ce tissu pour le commercialiser en abondance au Togo au Niger en passant par le Congo et le Cameroun.
«Les Nanas Benz ont joué un rôle important dans la popularisation du tissu wax. Ces femmes d’affaires togolaises spécialisées dans la commercialisation de pagnes en wax hollandais distribuaient dans toute l’Afrique ce tissu.»
Dans les années 60, la commercialisation du wax prit une nouvelle tournure. En effet, les pays africains se sont lancés, à leur tour, dans le domaine en créant leurs usines locales spécialisées dans la production de wax africain. Pendant cette période, le Ghana mit en place des droits de douane prohibitifs et lança sa propre production locale. Il fut suivi par la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui installaient aussi des usines de fabrication dans leurs capitales pour rivaliser avec le wax hollandais.
Porté dans la quasi-totalité de l’Afrique, le pagne de wax conquit l’Europe, l’Angleterre, les Etats-Unis même dans les maisons de haute couture. Il finit donc par prendre une grande place dans le monde de la mode et de l'art, s'inscrivant comme une réelle et irréfragable source d'inspiration pour la jeunesse.
II. LE WAX: UNE INSPIRANTE SOURCE DE CRÉATIVITÉ
A. L'IMMENSE INDUSTRIE DU WAX: UNE RECRUTEUSE
De la confection à la commercialisation sans oublier la transformation et l'utilisation, l'univers du wax s'illustre comme un grand empire du design dans la mode et l'art. En effet, diverses entreprises dans plusieurs pays sont spécialisées dans la confection de ce tissu. Ainsi, il existe des pagnes de différentes qualités (le wax, le védomè, le chivi, le print) et des marques provenant de Hollande, d'Angleterre, d'Afrique et de Chine, certaines égalant le wax et d'autres avec de moins bonne qualité.
Le wax, vendu sous forme de pagnes, est très souvent destiné à la transformation en vêtements conçu par des stylistes ou couturiers. C'est ainsi qu'il foulera pour la première fois les podiums de la Fashion Week de Paris en 2015 par les modistes Burberry, Agnès B et Stella McCartney. De plus, décrit et perçu comme un phénomène de mode, le pagne de wax est adopté par des stars reconnues telles que Lady Gaga, Beyoncé et Rihanna.
Avec cette affluence que connait le wax, son industrie ne cesse d'inspirer plus d'un individu surtout au sein de la jeunesse. Nous avons effectivement assisté à la révélation de grands noms de la mode, des créateurs de haut rang, des mannequins, des artistes peintres... qui continuent de faire croître cette industrie, la positionnant comme l'une des plus grandes dans le monde entier.
L’engouement autour du wax crée aujourd’hui une atmosphère d’hyper-concurrence sur le marché du pagne de wax, au point de faire naître en la jeunesse, l'esprit d'innovation et d'entrepreneuriat dans ledit domaine. Tout cela, au grand plaisir des adeptes de motifs originaux et tendances.
B. LE WAX : UN GRAND MOTIVATEUR
En plus d'être un instrument de revendications d'identité culturel, le wax reste un énorme inspirateur pour la jeunesse. Ces derniers y trouvent une opportunité d'entrepreneuriat et d'innovation leur permettant parfois de s'auto-suffire financièrement.
Par ailleurs, du cinéma à l'événementiel passant par la mode, le wax en a inspiré plus d'un. En effet, aujourd’hui les jeunes entrepreneurs d'Afrique et d'ailleurs, lancent des marques pour valoriser les imprimés textiles très colorés et fantaisistes.
On en rencontre de plus en plus, qui veulent faire entrer les imprimés africains dans la mode moderne, même s’ils ne représentent pas des précurseurs dans le domaine. Parmi eux nous avons Les créations d'Ange, une marque ivoirienne qui fait dans la valorisation du wax à travers la customisation d'accessoires de mode typiquement féminin.
Il faut reconnaître que les jeunes marques ont vraiment introduit une nouvelle fraîcheur dans cette offre vestimentaire. Avec des propositions de jean coupé avec des motifs en pagne, de sac personnalisé et des bijoux texturés, des bombers aux couleurs vives et aux imprimés géométriques, floraux et animaliers... ce sont de grands efforts à encourager et des exemples à suivre.
Ces fameux imprimés africains ne sont pas seulement mis en avant en mode. En matière d'événementiel également, de plus en plus de spécialistes essaie de sublimer les lieux en mettant en avant le wax. Il y a aussi le cinéma où des réalisateurs se plaisent à en faire la vedette. Ainsi, ans un documentaire intitulé Wax in the City, le réalisateur Elie Séonnet retrace l’ascension de ce célèbre tissu et explique les enjeux, culturels, économiques et politiques, dont il fait l’objet...
Il y a tellement de chose à dire sur ce tissu iconique mais je pense avoir fait le tour. J'espère que ce retour sur le wax qui impose son style graphique et coloré dans les métropoles à l'internationale, vous a plu et que vous en sortez instruits. N'oubliez pas les likes, partages et commentaires s'il vous plaît les amis